Chronologie

1885, 30 avril - Naissance à Portogruaro dans une famille de musicien, le père est horloger et organiste
1901 Transfert de la famille (5 enfants) à Milan. Au contraire de ses frères qui optent pour la musique, Luigi Russolo se tourne vers la peinture. Il devient apprenti au service du restaurateur Crivelli en charge de la rénovation de la Cène de Léonard de Vinci.
1909 Participe à l’exposition annuelle Bianco e Nero, à la Famiglia Artistica de Milan, avec une série d’eaux-fortes d’inspiration symboliste. C’est à cette occasion qu’il rencontre Umberto Boccioni avec lequel il lie d’amitié.
1909 Filippo Tommaso Marinetti publie Le Manifeste du futurisme le 20 février dans Le Figaro.
1910 En février, avec Boccioni, Bonzagni, Camona, Carrà, Erba, Martelli et Romani, il rencontre Marinetti et rejoint le mouvement futuriste. Le 11 février, Il signe le Manifeste des peintres futuristes et le 11 avril le Manifeste technique de la peinture futuriste. Du 20 novembre au 10 décembre, il expose plusieurs toiles au nouveau siège de la famille artistique Via Agnello 8, à Milan : Il Lavoro, Profumo, Lampi, Chioma, Treno en corsa nella notte, Niezsche.
1911 Le 30 avril, il expose avec Boccioni et Carrà à la Maison du travail à la première exposition d’Art libre : La Musica, Profumo, Chioma, Treno en corsa nella notte, Niezsche, la rivolta, Uomo che muore. Réaction violente du public et de la presse. Le tableau « La risata » de Boccioni est notamment lacéré par un visiteur anonyme.
1912 Du 5 au 24 Février , il expose avec Boccioni, Severini et Carrà à la Galerie Bernheim-Jeune , Paris : Rivolta, Ricordi de una notte, Una-tre teste, I capelli di Tina, Treno in corsa nella notte… L’exposition continuera ensuite pour une tournée européenne à Londres, Berlin, Bruxelles, Monaco, Hambourg, Vienne, Amsterdam…
1913 Premier concert futuriste au Théâtre Costanzi de Rome le 21 février. Une deuxième représentation aura lieu le 9 mars au même endroit dans une ambiance tellement agitée que la musique de Pratella ne pourra être jouée
• Le 11 Mars 1913, Luigi Russolo publie la lettre de 4 pages "Manifeste de l’Art des Bruits" adressée à F. Balilla Pratella.
• Le 18 mai 1913 Luigi Russolo fait partie de l’exposition à Rotterdam intitulé « Les peintres et les sculptures futuristes italiens, il expose : Linee e forze de una folgore, Solidità della nebbia, La musica, Casa + Cielo + Luce, Sintesi plastica dei movimenti di una donna, Io dinamico. En avril et mai, il réalise avec Ugo Piatti une première série de bruiteurs. Luigi Russolo présente devant 2000 spectateurs le 2 juin un Bruiteur Scoppiatore durant un concert futuriste au théâtre Storchi de Modène. Les commentaires sont ironiques mais il annonce à venir d’autres bruiteurs.
• Le 11 janvier 1914 Un brevet est déposé à Milan (N°142066) pour protéger ses bruiteurs
• Le 21 avril 1914, premier grand concert futuriste pour bruiteurs (Intonarumori) au théâtre DAL VERME de Milan. Le programme comporte : Réveil d’une cité (Partition de deux pages publiée le 1er Mars dans la revue Lacerba), On dîne à la terrasse du Casino, Rendez-vous d’autos et d’aéroplanes. L’orchestre est composé de 18 bruiteurs. Les réactions du public sont violente et une bataille rangée avec les futuristes se déroule sur la scène. A partir du 15 juin, Luigi Russolo entame une série de 12 concerts au Coliseum de Londres. L’accueil est mitigé et les relations avec le chef d’orchestre sont tendues.
1915 : En avril mai, avec le groupe futuriste il rencontre à la maison de Marinetti, Stravinsky, Diaghilev, Massine, Prokofiev. Le 24 mai est déclaré l’entrée en guerre. Russolo, Boccioni, Bucci, Erba, Funi, Piatti, Sironi et Sant’Elia sont enrolés dans le bataillon des cyclistes volontaires. Il obtient la croix du mérite pour avoir participé à la conquête du Dosso Casina et Dosso Remit. Il écrit le Bruit de la guerre moderne.
1916 Les éditions de la poésie futuriste publie le livre l’Art des bruit. Son ami Umberto Boccioni meurt le 16 août 1916 à Vérone d’une chute de cheval.
1917 Le 17 décembre, il est blessé gravement à la tête lors de la bataille de Malga Camperona
1920 Exposition collective à la Galerie exposition contemporaine de Milan. Luigi Russolo présente un autoportrait.
1921 3 concerts les 17/27 et 28 juin au Théâtre des champs Elysées de Paris. Antonio Russolo dirige un concert de 27 « bruiteurs futuristes » précédé d’une conférence de F.T. Marinetti. Le programme comporte 6 composition pour grand et petit orchestre et bruiteurs. On conserve de cette l’enregistrement de « Serenata e Corale » composé par Antonio Russolo, son frère et des les musique de Nuccio Fiorda (Procession sous la pluie). Dans le public sont présents : Manuel de Falla, Maurice Ravel, Igor Stravinsky, Arthur Honegger, Casella, Paul Claudel. Le 29 juin, Luigi Russolo dépose un brevet en Allemagne pour un Rumorarmonio et fait la même demande en France et en Italie.
1922 travaille à Thiene pour démolir un téléphérique construit pendant la guerre. Consacre son temps libre à construire un nouvel instrument, le Rumorharmonium, avec du matériel récupéré sur place (Témoignage Nuccio Fiorda) sorte de Piano droit regroupant plusieurs bruiteurs. « Les sons étaient très forts et extrêmement divers : Sifflement strident, roulement, grincement, broyage, ronflements etc » (Témoignage Michel Seuphor).
1925 Réalise l’archet enharmonique qui permet de frotter transversalement l’archet sur la corde avec des beaux effets de glissando.
1926 épouse le 16 juin Maria Zanovello, institutrice. Peint « impression de bombardement » pour la XV Biennale de Venise pour l’exposition du groupe Futuriste de Marinetti.
1927 Russolo accompagne la compagnie de pantomime de Enrico Prampolini en mai à Paris et emmène son Rumorharmonium pour en jouer sur leur spectacle au théâtre de la Madeleine.
1928 6/7 mars Première présentation en Italie du Pantomime futuriste au théâtre de Turin. Retour à Paris en octobre pour un contact avec l’industriel Fouquet et le représentant de la Fox pour la fabrication en série du Rumorharmonium qui ne sera pas suivi d’effet. Il entame une collaboration musicale avec le Studio 28 (Montmartre) où il accompagne des films muets et notamment « La Marche des Machines » d’Eugène Deslaw (Il apparait furtivement sur le film Montparnasse). Il fréquente les milieux artistiques et notamment le groupe « Cercle et carré » de Michel Seuphor.
1929 Il habite au 8 Rue Perier à Montrouge avec Fanny Hefter. C’est à cet époque qu’il rencontre Edgard Varèse qui présente la musique futuriste exécutée au Rumorharmonium lors du vernissage le 29 décembre d’une exposition futuriste organisée par Severini dans la Galerie 23 , rue de la Boëtie. La meilleure description du Rumorharmonium est celle qu’en fait Nina Franck (journaliste italien à Paris, ami de Luigi Russolo et inventeur de l’expression Film noir) ou encore celle du cinéaste Jean Painlevé.
1930 Luigi Russolo envoie 4 toiles depuis Paris pour participer à la XVII Biennale de Venise : Autoportrait, Lumières, Illustration, Bulles de savon.
1931 Réalise un piano enharmonique (Brevet 715733) qui applique un concept nouveau de vibration longitudinale de la corde sonore. C’est le seul instrument restant de Luigi Russolo, qui se trouve aujourd’hui à la Fondation Russolo.
1932 Février, Luigi Russolo part à Tarragano en Espagne pour poursuivre des expériences de métaphysique avec De Torre, medium rencontré à Paris. Ils s’installent à la Villa Paco en périphérie de la ville. Il laisse à Fanny Hefter trois tableaux : Dynamisme d’une automobile, Compénétration de maisons + Lumière + Ciel, Synthèse plastique des mouvements d’une femme. Ils furent ensuite confiés à Sonia Delaunay qui en 1949-1950, en l’accord de Fanny, les donna en cadeau aux musées de Paris, Bâle et Grenoble.
1933 Juin, rentre en Italie et rejoint son épouse.
1934 Après avoir vécu quelques temps à Laveno Monbello, s’installe dans une maison à Cerro où il se consacre à la rédaction d’un ouvrage philosophique
1938 Parution « Al di là della materia » aux éditions Bocca – Milan
1942 Vivant en ermite à Cerro sur le lac majeur, il a autour de lui un cénacle d’artistes, Mario Aubel, Boris Georgiev, Innocente Salvini, qui l’admirent. Grâce à leur amitiés, il peint plus de 100 toiles d’une inspiration symboliste (parfois proche de la peinture de Ferdinand Holder).
1947 Février 4, Mort à Cerro di Laveno. Il repose avec sa femme et à côté de la tombe de sa mère. Il laisse inachevé un modèle de piano enharmonique et un livre « Io e l’anima ».

Sur sa tombe, on trouve une pierre avec l’inscription suivante :
« il bello e il bene, si fondono nell’assoluto vero che è dio »- « le beau et le bien se fondent dans le vrai absolu qui est dieu »

Soutenir par un don